Et un, et deux, et trois bouchons de granite

  D’après la théorie officielle (qui considère la pyramide de Chéops comme un tombeau), la mise en place finale de ces trois bouchons en bas du couloir ascendant a été réalisée après l’inhumation du pharaon dans la chambre du roi.

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  Avant la fermeture définitive du tombeau, les bouchons étaient donc forcement entreposés dans la grande galerie.

 D’après certains chercheurs (Pierre Crozat puis Jean-Pierre Houdin), ils auraient même pu servir auparavant, de contrepoids pour hisser les poutres de la chambre du roi. Leur présence dans la grande galerie s’imposait donc sur une sorte de chariot circulant le long du plan incliné.
On sait aussi, d’après les relevés de Gilles Dormion visibles dans son livre « La chambre de Chéops », que le bas du couloir ascendant était légèrement plus étroit que les bouchons. C’est pour cette raison qu’ils sont restés coincés et cela prouve qu’ils ne pouvaient pas venir de la descenderie (Couloir qui descend vers la chambre souterraine).

Après l’inhumation, les ouvriers devaient refermer les trois herses de l’antichambre puis repousser les trois bouchons de granite jusqu’en bas du couloir ascendant. Ils devaient ensuite descendre par le puits qui relie le bas de la grande galerie au bas de la descenderie et remonter cette dernière pour sortir à l’air libre (suivez les flèches).

D’après les égyptologues, c’est pour permettre la sortie des ouvriers que le premier bouchon s’arrête en plafond de la descenderie. Mais alors, qu’est ce qui empêchait les pilleurs de refaire le chemin inverse et contourner ainsi les bouchons ?
Mettre une porte blindée et laisser une fenêtre ouverte, quel est l’intérêt réel pour éviter les vols ?
La question est importante car une fois les ouvriers sortis, pourquoi ne pas avoir prévu de laisser glisser le premier bouchon de granite dans la descenderie ?

Et surtout : Pourquoi ne pas s’être évité la galère de la mise en place des trois bouchons à partir de la grande galerie en les glissant directement de l’extérieur dans la descenderie ?

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Fermeture idéale masquant le couloir ascendant

Les chercheurs cités plus haut seront tentés de répondre que c’est la preuve que ces bouchons ont servis de contrepoids dans la grande galerie avant d’être libérés et venir se coincer en bas du couloir ascendant. On a un tombeau et des bouchons en bas d’une pente alors pourquoi chercher plus loin ?

Dans son livre « la chambre de Chéops » Gilles Dormion pense que même bien camouflé par un plaquage calcaire, l’embranchement vers le couloir ascendant aurait été clairement visible car il est moins large que le plafond de la descenderie.

D’autre part, la liaison descenderie-puits creusée dans le calcaire naturel était impossible à masquer. Les constructeurs n’ont donc pas cherché à créer un leurre pour attirer d’éventuels pilleurs vers la chambre souterraine et ceci d’autant plus que cette dernière n’était pas terminée !

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Image extraite du livre de Gilles Dormion « La chambre de Chéops »
Solution réalisée par les constructeurs

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Photographie John et Edgar MORTON

 Remarquez au passage que l’existence d’un joint au pourtour du bloc laissé en plafond de la descenderie montre la volonté des constructeurs de le laisser à cet endroit.
Ce joint parfaitement visible pose un autre problème : il n’est pas vraiment compatible avec une mise en place du premier bouchon par glissement. En effet, si l’on enduit les quatre faces du dernier bloc calcaire de la partie creusée du couloir ascendant avec du mortier et qu’on repousse un bloc de granite dedans, la matière du joint va forcément former un bourrelet devant le bloc du fait des frottements. Le joint a forcément du être nettoyé après coup mais pourquoi ? D’après ce que l’on constate en plafond de la chambre du roi, le nettoyage n’avait pas l’air d’être leur préoccupation première. De plus, si ce bloc était destiné à être masqué par un revêtement calcaire, à quoi servait ce joint ?
Observons de plus près ces blocs.

Ascending passage 2

La question de leur mise en place après coup a-t-elle vraiment fait l’objet d’une étude sérieuse ? A la vue de ces photographies, on est en droit d’en douter. Qui peut raisonnablement penser que malgré la pente de 26°10’37″, les trois blocs de granite ont pu facilement glisser de la grande galerie jusqu’au bas du couloir ascendant. Et on imagine difficilement un ou deux hommes pousser avec leurs pieds pour les faire glisser dans le couloir.
Pour qu’un bloc de près de cinq tonnes de granite glisse sur du calcaire, il faut limiter le frottement et ce dernier peut s’exercer sur au moins deux parois (sol et mur) et parfois trois comme sur cette photographie.

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 Remarquez comme le dernier bloc de granite est collé au calcaire. On ne pourrait même pas passer une lame de rasoir entre les pierres.
Remarquez aussi l’excroissance rocheuse le long du mur droit. Comment le bloc est-il arrivé en bas sans la percuter ?

La logique qui voudrait que le couloir ascendant ait été réalisé sans aucune aspérité pouvant gêner la descente des bouchons  est remise en cause par le fait que le tiers inférieur du couloir ascendant a été creusé dans des blocs déjà mis en place.

The ascending passage

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D’autre part, tout le bas du couloir ascendant a été creusé dans des blocs de calcaire déjà mis en place. Il y a mieux pour éviter les frottements !

dents de scies

 Et que penser du bord d’attaque en dents de scie du premier bouchons ? pourquoi n’a t-il pas été arrondi pour faciliter le glissement ?
Regardons mieux encore ce premier bouchon. Il a un joint périmétrique parfait et sa pierre de couverture forme un linteau incliné dans le sens du couloir ascendant.  Exactement comme si on l’avait posé là puis recouvert avec un bloc calcaire.

 Où sont les coups de burins caractéristiques d’un couloir creusé dans des blocs déjà mis en place ?
Même le plafond visible entre deux blocs bouchons est parfaitement lisse comme si les pierres de couverture avaient été parfaitement posées au-dessus des bouchons.

À la vue de ces photographies, on est vraiment en droit de se demander si les trois blocs bouchons n’ont pas plutôt étés mis en place, dès le début du chantier, en bas du couloir ascendant ! Les constructeurs auraient ensuite creusé le couloir entre la partie appareillée et les bouchons.


Pour nous, la chambre dite “du roi” était une cuve destinée à être remplie d’eau et les bouchons de granite ne servaient qu’à interdire l’accès à la chambre souterraine après libération du sable et de l’eau du mécanisme.
Il faut bien admettre que si le couloir ascendant était obturé dès l’origine de la construction par trois bouchons de granite, cela remet complètement en cause la destination « tombeau » de la chambre du roi.
Il est difficile d’imaginer qu’un pharaon comme Chéops laisse acheminer sa momie par le puits qui relie le bas de la grande galerie à la descenderie. Il aurait fallu l’accrocher par les pieds ou la tête pour la hisser.
Ce point est donc un élément essentiel pour la compréhension de la véritable fonction de la chambre du roi. S’il est confirmé par les égyptologues, cela veut dire non seulement que la pyramide n’était pas un tombeau ni un lieu initiatique mais aussi qu’aucun ascenseur à pierre lesté avec les bouchons de granite n’a circulé dans la grande galerie.
Pour faire un peu d’humour on pourrait dire que le grand cru (*) officiel a comme un goût de bouchon.
(*) du verbe croire

 Pour tout connaître de la position des salles secrètes et des moindres détails de cette théorie, lisez le livre de Philippe Lheureux et Stéphanie Martin « GRANDE PYRAMIDE D’EGYPTE: Les sept vérités qui dérangent »